Permaculture : Maintenir ou créer le biotope désiré

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Parmi les principes de la permaculture, « travailler avec la nature et non contre elle » tient le haut du pavé. Mais comment travaille-t-on avec la nature dans le cas d’un biotope ? Et qu’est-ce qu’un biotope, au juste ?

Un biotope est le milieu physique homogène d’un écosystème tandis que l’ensemble des éléments vivants de cet écosystème s’appelle biocénose.

Écosystème = biotope + biocénose

Biotope = sol + conditions environnementales (lumière, air, eau…)

Biocénose = végétaux + insectes + animaux + microorganismes

Ainsi, un potager peut regrouper plusieurs biotopes ; sa partie ombragée en est un, la parcelle argileuse que vous n’avez pas amendée en est un autre, la baissière toujours humide aussi, et ainsi de suite.  

Dès lors, un biotope est un espace d’une étendue limitée dans lequel les conditions environnementales bien définies sont homogènes et conviennent aux besoins des plantes, des insectes, des animaux et de toute la microfaune qui y vit.

Travailler avec la nature dans le cas d’un biotope, c’est donc s’intéresser de près au sol et à l’environnement d’un site donné pour maintenir ou créer un écosystème harmonieux.

Petit guide du biotope

Dans un contexte de production des comestibles, les 5 caractéristiques à observer dans un biotope sont :

  1. La luminosité
  2. La texture du sol
  3. Le pH du sol
  4. L’humidité du sol
  5. La fertilité du sol

Luminosité

L’exposition à la lumière joue un rôle de premier plan dans la culture des végétaux.

Grâce à elle, les plantes transforment l’eau puisée par leurs racines et le gaz carbonique de l’air pour produire de la matière organique, plus précisément des glucides. Ces précieux glucides leur servent de nourriture.

C’est le processus de photosynthèse.

Selon leur environnement, des plantes ont développé des mécanismes pour produire des glucides avec peu de lumière alors que d’autres en ont grand besoin.

Plante d’ombre
Les plantes d’ombre demandent un site ombragé et souffrent vite de la chaleur et de stress hydrique quand on les plante au soleil. Elles se cultivent avec succès dans des conditions d’ombre seulement, correspondant à moins de 2 h de soleil.

Aucune variété offerte par les Jardins de l’écoumène se qualifie comme plante d’ombre.

Plante d’ombre tolérant un faible ensoleillement
Les plantes de cette catégorie préfèrent l’ombre légère, mais s’adaptent à des conditions plus ombragées ou préfèrent l’ombre, mais tolèrent sans problème un peu de soleil direct. Elles se cultivent avec succès dans des conditions d’ombre et d’ombre légère ce qui correspond à 2-3 h de soleil.

Deux variétés de plantes d’ombre tolérant un faible ensoleillement se retrouve sur notre boutique : Cerfeuil Brussels Winter et Cresson alénois frisé.

Plante de soleil tolérant une ombre légère
Les plantes de cette catégorie préfèrent le soleil, mais s’adaptent à des conditions de soleil partiel ou préfèrent le soleil partiel, mais tolèrent le soleil à condition de ne pas manquer d’eau. Elles se cultivent avec succès dans des conditions de soleil partiel et de soleil, correspondant à 3-5 h de soleil direct.

Variétés de plantes de soleil tolérant une ombre légère : Arnica americana, Céleri Redventure, Chou-rave Violet hâtif de Vienne et plusieurs autres.

Plante de soleil
Les plantes de cette catégorie demandent le plein soleil. Quand les heures d’ensoleillement sont insuffisantes, elles ont tendance à s’étioler, fleurissent moins et donnent des fruits plus petits de moins bonne qualité. Elles se cultivent avec succès dans des conditions de plein soleil seulement, correspondant à 8 h de soleil direct.

Variétés de plantes de soleil : Aubergine Diamond, Basilic Genovese, Betterave Chioggia et beaucoup plus encore.


Texture du sol

Depuis toujours, les êtres vivants se sont adaptés à leur environnement.

Ainsi, une plante qui doit survivre à des sécheresses prolongées a développé une longue racine pivotante qui lui permet d’aller puiser l’eau en profondeur. Dans un sol humide en permanence et occasionnellement détrempé, elle souffre et, souvent, meurt. 

Pour que les plantes de votre potager atteignent tout leur potentiel, vérifiez que la texture du sol correspond à leurs besoins. Si ce n’est pas le cas, apportez les amendements nécessaires pour y arriver. 

Sol léger (sableux)

  • Un sol léger est riche en sable. Ces grosses particules apportent peu de cohésion au sol, mais les racines s’y enfoncent facilement et il se draine très bien
  • Quand il est humide, le sol léger est frais et jamais compact ; sec, il devient chaud et glisse entre les doigts.

Plusieurs plantes s’adaptent à un sol léger tel que l’Origan commun, le Thym allemand, le Pois Golden Sweet et plusieurs autres.

Sol lourd (argileux)

  • Un sol lourd contient beaucoup d’argile ce qui le rend riche en nutriments. Par contre, en se collant les unes aux autres, ses particules très fines ralentissent la circulation de l’air, de l’eau et des nutriments.
  • Quand il est humide, le sol lourd adhère aux chaussures et aux outils ; sec, il durcit, se craquelle et devient quasiment imperméable.

La Mâche verte s’adapte à un sol lourd.

Sol caillouteux

  • Un sol caillouteux contient beaucoup de roches plus ou moins grosses. Il est pauvre, sec et souvent calcaire. Les cailloux le rendent difficile à travailler et nuisent à l’enracinement des végétaux.
  • Quand il est humide, le sol caillouteux est relativement frais ; sec, il est très dur, mais l’eau y pénètre assez bien.

Quelques plantes aiment un sol caillouteux tel que la Nigelle de Damas, la Molène d’Olympe et la Lavande officinale.

Sol humifère

  • Un sol humifère contient un fort pourcentage de matière organique et peut être très acide.
  • Quand il est humide, le sol humifère est très frais, souple et agréable à travailler ; sec, il rétrécit et forme des mottes.

Quelques plantes aiment le sol humifère. Découvrez tous les Céleri Redventure, le Cresson alénois frisé et l’Arroche Aurora Mix dans cette catégorie.

Sol meuble (limoneux)

  • Un sol meuble est riche en limon, un substrat des plus productifs. Ces particules sont assez fines pour lui donner une bonne cohésion, sans pour autant le rendre très compact.
  • Quand il est humide, un sol meuble est peu collant et laisse sur les doigts une couleur marron-gris ; sec, il devient poudreux, fragile et se tasse légèrement, mais absorbe l’eau facilement.

Toutes les plantes potagères s’adaptent au sol meuble.

Indifférentes à la texture du sol 

  • Les plantes de ce groupe s’adaptent à diverses textures de sol sans préférence marquée.
  • La croissance de la plante peut être plus vigoureuse dans un sol plutôt que dans un autre de texture différente, mais dans les 2 cas, le plant est sain et productif.

Les plantes qui sont indifférente à la texture du sol.


pH du sol

Les échanges entre les racines et le sol sont nombreux et prennent la forme de cations d’hydrogène (H+) et de nutriments. Plus le pH (potentiel hydrogène) augmente, plus le sol devient alcalin. À l’inverse, plus le pH baisse, plus il devient acide.

Les microorganismes qui vivent dans le sol ont aussi leur préférence ; par exemple, les bactéries qui transforment l’azote en nitrates au bénéfice des plantes le font de plus en plus lentement au fur et à mesure que le pH descend en dessous de 7.

De nombreuses plantes poussent en sol légèrement acide, mais certaines se sont adaptées aux sols très acides ou alcalins ; sans le bon pH, elles souffrent vite de carences nutritives.

Pourquoi ?

Entre autres, certains minéraux facilement assimilables dans les sols très acides (manganèse, zinc) ne le sont presque plus quand le pH grimpe à 7.

– Dans un sol organique (humifère), l’ensemble des éléments nutritifs pour les plantes est à son meilleur niveau de disponibilité quand le pH est de 5,5.
– Dans un sol minéral (argileux, limoneux ou sablonneux), l’ensemble des éléments nutritifs pour les plantes est à son meilleur niveau de disponibilité quand le pH est de 6,5.

Le pH se mesure sur une échelle de 1 à 14, mais la végétation est absente des sols au pH en dessous de 4 et au-dessus de 8.

Très acide 
Le pH d’un sol très acide se situe entre 5 et 6. Tout autre pH expose les plantes de ce groupe à des carences nutritives (bore, fer, azote nitrique).
Règle générale, ces sols sont très riches en humus (tourbières) ou en argile. Ils sont aussi toujours humides en raison d’une pluviométrie abondante ou des arrosages excessifs.

Les pommes de terre et l’Arnica americana aiment le pH très acide du sol.

Acide
Le pH d’un sol acide se situe entre 6 et 6,5. Tout autre pH expose les plantes de ce groupe à des carences nutritives. Règle générale, ces sols sont riches en humus (sous-bois) ou en argile. Ils sont aussi très souvent humides en raison d’une pluviométrie au-dessus de la moyenne ou des arrosages abondants.

Par exemple : Carotte Scarlet Nantes, Cerise de terre géante, Aubergine Black et d’autres

Peu acide
Le pH d’un sol acide se situe entre 6,5 et 7. Tout autre pH expose les plantes de ce groupe à des carences nutritives. Règle générale, ces sols sont modérément riches en matière organique et composés majoritairement de limon. Ils sont en général frais et bien drainés, car leur pluviométrie est dans la moyenne et ils sont arrosés sans excès.

Plusieurs plantes préfèrent le pH du sol de type peu acide tel que la Citrouille Cheyenne Bush, l’Aneth de jardin et plusieurs autres.

Peu alcalin
Le pH d’un sol acide se situe entre 7 et 7,5. Tout autre pH expose les plantes de ce groupe à des carences nutritives (calcium, phosphore, azote).
Règle générale, ces sols sont modérément pauvres en matière organique et composés de limon et de sable. Ils sont en général secs et excessivement drainés. Leur pluviométrie est en dessous de la moyenne et ils ne sont que rarement, voire jamais, arrosés.

Par exemple : Lavande Officinal, Hibiscus Roselle, Pourpier Golden et plus encore.

Plantes indifférentes au pH
Les végétaux indifférents au pH du sol s’adaptent à la disponibilité des nutriments dans le sol, qu’ils soient acides, neutres ou légèrement alcalins. Notez que la végétation est absente des sols au pH en dessous de 4 et au-dessus de 8.

Par exemple : Mélisse Officinale, Plantain corne de cerf, Pastel des teinturiers et 5 autres variétés.

Test de pH et de sol

Pour connaître avec certitude la composition d’un sol ou son pH, on peut le faire analyser ou se procurer une trousse d’analyse pour le faire soi-même.

De cette façon, on ne joue plus aux devinettes !

Vous préférez confier cette tâche à des experts ?

Nous offrons à nos clients le service d’envoi d’échantillons de sol à un laboratoire fiable et compétent qui nous retourne ses résultats. Vous n’avez plus qu’à venir les récupérer à notre pépinière.

Vous voulez faire vos propres tests ?

Qu’à cela ne tienne !


Humidité du sol

Toutes les plantes n’endurent pas la sécheresse ou la baignade prolongée !

En maintenant le niveau d’humidité optimal pour chaque culture, vous évitez de nombreux problèmes de maladies ou de stress hydrique et obtenez des récoltes nettement supérieures.

Sol frais et bien drainé

  • L’eau pénètre le sol sans ruisseler et le traverse sans s’attarder ni se hâter, donnant aux plantes un bon apport hydrique sans excès.
  • Les plantes qui préfèrent un sol frais et bien drainé n’aiment pas les excès d’eau et craignent les sécheresses prolongées.
  • Parmi les plantes indicatrices d’un sol frais et bien drainé, on retrouve le lierre terrestre et la prêle des champs.

La Laitue feuille Black Seeded Simpson, le Chou frisé Lacinato, la Capucine Jewel s’adaptent à un sol frais et bien drainé et bien d’autres.

Sol humide

  • Ce sol sèche rarement durant l’été. Sa texture est souvent argileuse ou humifère.
  • Une plante qui demande un sol humide au plein soleil aura besoin d’arrosages fréquents.

Le Céleri Plein Blanc Doré, le Cresson du Brésil, le Souchet comestible et le Cerfeuil Brussels Winter s’adaptent à un sol humide.

Sol très humide

  • Ce sol ne sèche jamais complètement durant l’été et reste souvent inondé sur plusieurs semaines au printemps ou sur plusieurs jours après les pluies diluviennes.
  • Une plante qui pousse en sol très humide tolère généralement mal la sécheresse et ne peut manquer d’eau en aucun temps.
  • Parmi les plantes indicatrices d’un sol très humide, on retrouve la consoude officinale, le roseau et le jonc.

Aucune plante potagère ou herbacée disponible sur notre Boutique en ligne n’aiment les sols très humide pour le moment.

Sol sec

  • Ce type de sol pauvre et très drainant retient mal l’humidité.
  • Les plantes qui le préfèrent ont développé des mécanismes pour emmagasiner l’eau dans leurs tissus et craignent les excès d’eau. Elles supportent généralement bien la sécheresse.

Par exemple : Chou marin Lily White, Hysope officinale, Caraganier de Sibérie et d’autres.


Fertilité du sol

L’amendement incontournable d’un potager est le compost. D’autres amendements* existent et aident à corriger des carences nutritives, la texture du sol, son pH, sa capacité à retenir l’humidité ou à se drainer, mais le compost fait tout cela, d’où son côté indispensable.

* Les autres amendements bonifient l’apport du compost sans pouvoir prétendre remplacer ce dernier.

Mais, lequel choisir ?

Selon la matière première utilisée, les bactéries ou les champignons seront favorisés et domineront le compost produit.

Les arbres, les arbustes et les plantes vivaces préfèrent un sol dominé par les champignons, plus riche en carbone, tandis que légumes et plantes annuelles aiment un sol dominé par les bactéries, plus riche en azote.

– L’utilisation du compost approprié donnera de bien meilleurs résultats !

Les composts dominés par les bactéries sont obtenus de résidus frais ou verts riches en azote (coupes de gazon, herbes fraîchement arrachées, épluchures de légumes et autres détritus de cuisine).

Les composts où les champignons prolifèrent proviennent de matériaux secs ou bruns, riches en carbone (feuilles mortes, écorce, brindilles, copeaux, branches).

*Surveillez la publication de l’article « Le semis extérieur : avant, pendant, après ! » au début avril pour vous familiariser avec les divers amendements pour le potager.

Plante très exigeante en compost à dominance bactérienne
Les plantes de cette catégorie atteignent tout leur potentiel seulement si une grande quantité de compost azoté est incorporée au sol avant la plantation.

Les plantes très exigeantes en compost à dominance bactérienne sont la Tomate Brad’s Atomic, le Maïs Fisher’s Earliest, le Concombre des Antilles et plusieurs autres.

Plante exigeante en compost à dominance bactérienne
Les plantes de cette catégorie atteignent tout leur potentiel seulement si une bonne quantité de compost azoté est incorporée au sol avant la plantation.

La Betterave Cylindra, la Bette à carde Fordhook Giant sont parmi les plantes exigeantes en compost à dominance bactérienne, découvrez-les toutes en consultant la page de ce pictogramme.

Plante peu exigeante en compost à dominance bactérienne
Les plantes de cette catégorie atteignent tout leur potentiel seulement si du compost azoté est incorporé au sol avant la plantation.

Par exemple : Phacélie à feuilles de tanaisie, Haricot Hopi Black, Navet Scarlet Ohno Revival et plusieurs autres.

Plante peu exigeante en compost à dominance fongique
Les plantes de cette catégorie atteignent tout leur potentiel seulement si du compost carboné est incorporé au sol avant la plantation.

Les plantes peu exigeantes en compost à dominance fongique sont la Cataire, le Plantain Lancéolé, l’Échinacée purpurea et plusieurs autres.

Plante exigeante en compost à dominance fongique
Les plantes de cette catégorie atteignent tout leur potentiel seulement si une bonne quantité de compost carboné est incorporée au sol avant la plantation.

La Rhubarbe Glaskins, le Persil frisé, le Panais Halblange sont des plantes exigeantes en compost à dominance fongique.

Plante très exigeante en compost à dominance fongique
Les plantes de cette catégorie atteignent tout leur potentiel seulement si une grande quantité de compost carboné est incorporée au sol avant la plantation.

Les Jardins de l’écoumène n’ont pas de variété de plantes très exigeantes en compost à dominance fongique.