Soyez à l’écoute de vos tomates

Tomate-petits-fruits-04
Vos plants de tomates sont luxuriants et plusieurs grappes, encore vertes, mûriront tranquillement dans les prochaines semaines. Pour garantir une production de fruits de qualité, il est important de rester attentif aux signaux envoyés par vos plants épuisés.

Évidemment, les plants de tomates sont exigeants, autant en lumière, en eau qu’en nutriments. Il faut un minimum de 8h de soleil quotidiennement et les plants de tomates préfèrent une irrigation régulière. Si une bonne exposition au soleil et un arrosage adéquat des plants de tomates sont souvent des pratiques bien acquises par plusieurs jardiniers, les carences en nutriments et les maladies sont plus difficiles à cerner. L’ajout d’un bon compost en début de saison, en plus d’inoculer vos plants de mycorhize et d’activateurs de sol, fourniront des nutriments essentiels à vos plants de tomates. Cependant, il faut également ajouter un engrais à libération lente (de type bio-jardin) à vos plants lors de la plantation, ainsi qu’une autre fois en juillet. Malgré tout, il est préférable de scruter régulièrement les feuilles et les fruits afin de détecter rapidement une carence ou une maladie.

Les carences

La carence la plus fréquente chez la tomate est celle en calcium qui cause, entre autre, la pourriture apicale. Cette pourriture est caractérisée par une tache brun-noir au bout des fruits verts ou en mûrissement. En culture biologique, pour palier à cette carence, il est souvent recommandé d’ajouter du calcium sous forme de calcium marin ou de coquilles d’œufs au pied de vos plants.

Cependant, une carence en calcium chez le plant de tomate n’indique pas nécessairement une carence en calcium dans le sol. Il se peut que vos plants n’arrivent tout simplement pas à récupérer le calcium du sol et ce, pour plusieurs raisons. Premièrement, si votre sol est trop acide (pH inférieur à 6), les racines n’arriveront pas à absorber le calcium attaché aux particules de sol. Effectuez d’abord un test de pH avant d’appliquer de la chaux pour corriger le pH de votre sol.

Deuxièmement, un arrosage irrégulier peut limiter l’absorption du calcium puisque ce nutriment est absorbé par la plante en même temps de l’eau par les racines. Les longues périodes de sécheresses réduisent donc l’absorption du calcium qui n’atteint pas les nouveaux fruits. Outre le stress hydrique, les stress éolien ou thermal peuvent également réduire le transport du calcium vers les fruits. En effet, un vent trop persistant et des températures fraîches limitent la transpiration au niveau des feuilles. Le plant aura donc moins soif, ce qui limite l’absorption de nouveau calcium qui, rappelons-le, entre par les racines en même temps que l’eau.

Les maladies

Plusieurs maladies peuvent nuire à vos plants de tomates.

Elles se manifestent par un flétrissement et une décoloration des feuilles du bas ou par l’apparition de taches sur les feuilles. Ces maladies sont soit d’origine bactérienne, soit d’origine fongique (champignon). Dans les deux cas, les tomates sont comestibles mais votre production risque d’être restreinte si vous ne faites rien.

Si vous découvrez des feuilles malades, pas de panique! Il faut d’abord retirer toutes les feuilles atteintes et les mettre à la poubelle. Ne tentez pas de les composter, vous risquez de contaminer tout votre jardin. De plus, il est très recommandé de ne pas planter vos tomates (ni vos patates) au même endroit deux années de suite. Idéalement, faites une rotation de trois ans et retirez tous vos plants de tomates à la fin de la saison.

Une fois que les feuilles atteintes sont retirées, nous recommandons d’enduire vos plants d’un antifongique et d’un antibactérien. Pour la culture biologique, le bioprotect (acide lactique et citrique) est très utilisé. Vous pouvez également concocter une recette maison avec du savon noir et du bicarbonate de soude (voir la recette ci-bas). Un thé de compost fermenté artisanal, grâce aux micro-organismes qu’il contient, peut lui aussi s’avérer très efficace dans la lutte aux maladies. Dans tous les cas, vous pourrez par la suite déguster vos tomates sans danger pour votre santé.

Peu importe le mélange privilégié, l’application se fait à l’aide d’un pulvérisateur. Enduisez vos plants du produit durant une journée sans précipitation afin d’éviter le lessivage. De plus, il est préférable de procéder à la pulvérisation le matin ou le soir, lorsque la lumière du soleil est plus faible. Finalement, il est important d’en mettre sur toutes les feuilles à chaque semaine ou aux deux semaines selon la gravité et ce, jusqu’à la fin de la saison.

Recettes maison pour traiter les tomates

  • 1 litre d’eau
  • 1 cuill. à soupe de bicarbonate de soude
  • 1 cuill. à soupe de savon noir (savon à l’huile d’olive)